DERMOPIGMENTATION : UNE TECHNIQUE DE POINTE

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Auteur :Anne-Sophie Gamelin

12/02/2024

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En quelques décennies, le marché de la dermopigmentation a connu un essor considérable, séduisant de plus en plus de femmes voulant booster leur beauté sans effort. La discipline, qui s’est aussi enrichie de techniques à visée correctrice, fait désormais partie des tendances beauté incontournables.

La dermopigmentation, appelée aussi maquillage permanent, pigmentation esthétique ou longue durée, est désormais bien implantée sur le marché de la beauté. Importée en France en 1985 à l’initiative de Carole Franck, elle répond à une demande croissante du grand public à qui elle permet d’afficher en toutes circonstances des sourcils, un regard et une bouche parfaitement maquillés. Plus récemment, le maquillage permanent s’est ouvert à un nouveau champ d’action, la dermopigmentation correctrice, ce qui élargit les perspectives d’évolution d’une technique devenue une discipline artistique à part entière.

 

Qu’est-ce que la dermopigmentation ?

Inspirée de techniques ancestrales de tatouage, la dermopigmentation consiste à introduire, par le biais d’une micro-effraction, un pigment dans la couche profonde de l’épiderme dans le but de redessiner une ligne de sourcils, de souligner le ras de cils ou de sublimer la bouche. Pour cela, on utilise un appareil électrique (dermographe) équipé d’aiguilles spécifiques en acier chirurgical, qui permettent de piquer sans abîmer les tissus. Les pigments utilisés peuvent être d’origine minérale ou organique et sont régis par une résolution européenne votée en 2008, qui garantit notamment l’absence de toute substances cancérigènes.

Contrairement au tatouage, la coloration obtenue est temporaire, puisque les pigments vont progressivement être évacués et s’estomper au fur et à mesure du renouvellement cellulaire cutané. Selon la nature de la peau, de la méthode et des couleurs de pigments utilisées, le résultat peut tenir de quelques mois à plusieurs années.

La technique n’est certes pas indolore pour le client (picotements, démangeaisons) mais elle reste parfaitement supportable, lorsqu’elle est pratiquée dans les règles de l’art.

Quelle formation pour la dermopigmentation ?

La pratique du maquillage permanent est libre, c’est-à-dire non soumise à l’obtention d’un diplôme de l’esthétique. Elle relève uniquement de la réglementation sanitaire « Tatouage », qui définit les conditions pour l’exercer. A ce titre, toute personne souhaitant se lancer dans cette activité doit obligatoirement avoir suivi la formation Hygiène & Salubrité de 21 heures, qui est délivrée par un organisme habilité par l’Agence régionale de santé (ARS). Ceci afin de connaître les bonnes pratiques spécifiques à ces actes, qui doivent être réalisés dans une salle dédiée. Bien qu’il soit possible, en théorie, de se lancer une fois la formation Hygiène & Salubrité obtenue, il est toutefois fortement recommandé de suivre une formation dans une académie spécialisée, afin d’acquérir les bases de ce métier qui exige la connaissance et la maîtrise d’un ensemble d’éléments : physiologie de la peau, notions de dessin, de colorimétrie, des pigments et bien sûr pratique, sur peau en latex dans un premier temps avant de se lancer sur modèle humain.

Dermopigmentation : quels points de vigilance pour la professionnelle ?

  • Côté formation 

La majorité des techniques sont enseignées dans des centres de formation dont la qualité est variable, du fait d’un enseignement non réglementé. C’est pourquoi, avant de se lancer, il est primordial de réaliser une étude de marché afin d’obtenir une vue d’ensemble des différents acteurs du marché. Le centre de formation doit justifier de plusieurs années d’existence et accompagner la future stagiaire depuis la prise de contact à la réalisation de la formation, sans oublier le suivi post formation. L’enseignement doit aussi aborder toutes les techniques et donner une place prépondérante à la pratique.

Enfin, il peut être intéressant de se rapprocher d’un centre qui travaille avec plusieurs marques, ceci afin de ne pas s’enfermer dans un système où l’on se trouverait contraint d’acheter le matériel de la marque qu’utilise le centre où l’on effectue sa formation.

  • Côté matériel

Le matériel (dermographe, pigments…) doit être en conformité avec la législation française et européenne. Les pigments de maquillage permanent répondent aux obligations suivantes : conformité au ResAP2008 qui fixe la liste des ingrédients et substances interdits dans les produits de tatouage, délais d’utilisation et étiquetages conformes. Attention aux fabrications d’origine étrangère, car si l’on achète ses pigments hors CEE, on endosse la responsabilité de leur mise sur le marché. Acheter en France permet donc de bénéficier d’une garantie de conformité, mais aussi d’un service après-vente et d’un interlocuteur capable de répondre à toutes les questions d’ordre technique ou concernant le mode de fonctionnement de l’appareil.

  • Côté administratif

Les professionnels exerçant la dermopigmentation ont l’obligation de mettre en place une gestion administrative des actes pratiqués : traçabilité des instruments stériles et des pigments, accord parental pour les personnes mineures et registre d’élimination des déchets assimilés aux déchets médicaux qui doivent être conservés durant une période de trois ans.

Bon à savoir

Plus récemment, de nouvelles prestations à visée correctrice, et non plus seulement esthétique, ont vu le jour : le camouflage des cicatrices, des vergetures et des cernes, la correction de l’alopécie féminine et masculine, ou encore la pigmentation des aréoles mammaires suite à un cancer du sein. Toutes ces prestations requièrent un important savoir-faire technique mais aussi un sens de l’humain, car elles sont souvent pratiquées sur des personnes profondément complexées ou traversant une période difficile de leur vie.

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